En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France
Publié le Vendredi 8 septembre 2023
Maitre de la Divisio Apostolorum, actif vers 1480 et 1500, rencontre de Anne et Joachim à la porte dorée, vers 1493, musée du Belvedère, Vienne
Le Maitre de la Divisio Apostolorum est un peintre médiéval qui a travaillé en Styrie (Autriche) vers la fin du 15e . On ne connaît pas son vrai nom, mais il a reçu ce surnom « Maître de l'adieu aux apôtres (divisio apostolorum) ».
L'oeuvre provenait à l'origine du plus ancien monastère bénédictin d'Admont en Styrie.
L'auteur réalise deux tableaux relatant la naissance de Marie.
Ici est représentée la rencontre d'Anne et de Joachim à la porte dorée.
Les circonstances de la naissance et de l'enfance de la Vierge sont mystérieuses, et ne sont pas relatées dans les Ecritures.
Les sources proviennent des évangiles apocryphes notamment le Protévangile de Jacques, évangile populaire plein de merveilleux, à tort attribué à Jacques de Jérusalem, probablement écrit en Égypte au milieu du IIe siècle.
Les deux époux se retrouvent enfin à la porte dorée, légers, ils s'accueillent l'un l'autre, se prenant par les bras. Les vêtements volent ; suggérant la course qu'ils ont dü faire pour se retrouver avec joie.
Au fond on voit une scène précédente : Joachim, affligé de la stérilté d'Anne, s'était réfugié dans le désert.
Anne, avait reçu une vision de l'ange du Seigneur lui annonçant qu'elle enfanterait bientôt.
On voit ici le messager de Dieu porter la bonne nouvelle à Joachim.
Ainsi parle le Seigneur :
Toi, Bethléem Éphrata,
le plus petit des clans de Juda,
c’est de toi que sortira pour moi
celui qui doit gouverner Israël.
Ses origines remontent aux temps anciens,
aux jours d’autrefois.
Mais Dieu livrera son peuple
jusqu’au jour où enfantera...
celle qui doit enfanter,
et ceux de ses frères qui resteront
rejoindront les fils d’Israël.
Il se dressera et il sera leur berger
par la puissance du Seigneur,
par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu.
Ils habiteront en sécurité, car désormais
il sera grand jusqu’aux lointains de la terre,
et lui-même, il sera la paix !
Michée 5, 1-4a
I. 1 Et sa femme Anne avait deux sujets de se lamenter et de se marteler la poitrine. " J'ai à pleurer, disait-elle, sur mon veuvage et sur ma stérilité ! "
II. 2. Vint le grand jour du Seigneur. Judith, sa servante, lui dit : " Jusqu'à quand te désespéreras-tu ? C'est aujourd'hui le grand jour du Seigneur. Tu n'as pas le droit de te livrer aux lamentations. Prends donc ce bandeau que m'a donné la maîtresse de l'atelier. Je ne puis m'en orner, car je ne suis qu'une servante, et il porte un insigne royal. "
II.3. Anne lui dit : " Arrière, toi ! Je n'en ferai rien, car le Seigneur m'a accablée d'humiliations. Et peut-être ce présent te vient-il d'un voleur et tu cherches à me faire complice de ta faute. "
Et Judith la servante dit : " Quel mal dois-je te souhaiter encore, de rester sourde à ma voix ? Le Seigneur Dieu a clos ton sein et ne te donne point de fruit en Israël ! "
II.4. Alors Anne, malgré son désespoir, ôta ses habits de deuil, se lava la tête et revêtit la robe de ses noces. Et vers la neuvième heure, elle descendit se promener dans son jardin. Elle vit un laurier et s'assit à son ombre. Après un moment de repos, elle invoqua le Maître : " Dieu de mes pères, dit-elle, bénis-moi, exauce ma prière, ainsi que tu as béni Sarah, notre mère, et lui as donné son fils Isaac. "
III.1. Levant les yeux au ciel, elle aperçut un nid de passereaux dans le laurier. Aussitôt elle se remit à gémir : " Las, disait-elle, qui m'a engendrée et de quel sein suis-je sortie ? Je suis née, maudite devant les fils d'Israël. On m'a insultée, raillée et chassée du temple du Seigneur mon Dieu.
III.2. Las, à qui se compare mon sort ? Pas même aux oiseaux du ciel, car les oiseaux du ciel sont féconds devant ta face, Seigneur. Las, à qui se compare mon sort ? Pas même aux animaux stupides, car les animaux stupides sont eux aussi féconds devant toi, Seigneur. Las, à quoi se compare mon sort ? Non plus aux bêtes sauvages de la terre, car les bêtes sauvages de la terre sont fécondes devant ta face, Seigneur.
III.3. Las, à quoi se compare mon sort ? A ces eaux non plus, car ces eaux sont tantôt calmes tantôt bondissantes, et leurs poissons te bénissent, Seigneur. Las, à qui se compare mon sort ? Pas même à cette terre, car la terre produit des fruits en leur saison et te rend gloire, Seigneur. "
IV.1. Et voici qu'un ange du Seigneur parut, disant : " Anne, Anne, le Seigneur Dieu a entendu ta prière. Tu concevras, tu enfanteras et l'on parlera de ta postérité dans la terre entière. " Anne répondit : " Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je ferai don de mon enfant, garçon ou fille, au Seigneur mon Dieu et il le servira tous les jours de sa vie. "
IV.2. Et voici, deux messagers survinrent, qui lui dirent : " Joachim, ton mari, arrive avec ses troupeaux. Un ange du Seigneur est descendu auprès de lui, disant : "Joachim, Joachim, le Seigneur Dieu a exaucé ta prière. Descends d'ici. Voici que Anne ta femme a conçu en son sein".
IV.3. Aussitôt Joachim est descendu, il a convoqué ses bergers, leur disant : " Apportez-moi ici dix agneaux sans tache ni défaut. Ces dix agneaux seront pour le Seigneur Dieu. Apportez-moi aussi douze veaux bien tendres et les douze veaux seront pour les prêtres et le Conseil des Anciens. Aussi cent chevreaux, et les cent chevreaux seront pour tout le peuple. "
IV. 4. Joachim arriva avec ses troupeaux. Anne l'attendait, aux portes de la ville.,Dès qu'elle le vit paraître avec ses bêtes, elle courut vers lui, se suspendit à son cou et s'écria : " Maintenant je sais que le Seigneur Dieu m'a comblée de bénédictions ! Voici : la veuve n'est plus veuve et la stérile a conçu ! " Et Joachim, ce premier jour, resta chez lui à se reposer.
V.1. Le lendemain, il apportait ses offrandes : " Si le Seigneur Dieu m'a été favorable, pensait-il, la lame d'or du prêtre me le révélera. " Il présenta ses offrandes, et scruta la tiare du prêtre quand celui-ci monta à l'autel du Seigneur ; et il sut qu'il n'y avait pas de faute en lui. " Maintenant, dit-il, je sais que le Seigneur Dieu m'a fait grâce et m'a remis tous mes péchés. " Et il descendit du temple du Seigneur, justifié, et rentra chez lui.
V.2. Six mois environ s'écoulèrent ; le septième, Anne enfanta. " Qu'ai-je mis au monde ? " demanda-t-elle à la sage-femme. Et celle-ci répondit : " Une fille. " Et Anne dit : " Mon âme a été exaltée en ce jour ! " Et elle coucha l'enfant. Quand les jours furent accomplis, Anne se purifia, donna le sein à l'enfant et l'appela du nom de Marie.