En lien avec l'Institut Catholique de Paris et la Conférence des Évêques de France

L’arrogance

Publié le Mercredi 15 juillet 2020


Prise de Lakish (701 av JC), Bas-relief du palais de Sennacherib à Ninive (British Museum, Londres).

La ville de Lakish, située à 40 km au sud ouest de Jérusalem, dans le royaume de Juda, fut prise par le roi assyrien Sennacherib en 701 av JC. Les habitants de Lakish furent massacrés ou déportés. Tout le déroulement de la bataille est racontée dans un bas-relief qui ornait les murs du palais de Ninive (Assyrie, nord de la Mésopotamie, localisée aujourd’hui dans les faubourgs de Mossoul en Irak).

Les Assyriens assaillirent la ville sans attendre les résultats de la proposition de capitulation. Les archers protégés par des boucliers que l’on voit souvent sur les bas-reliefs, visent les défenseurs installés dans les remparts de la ville. Ils utilisent des engins de sièges, faits de deux béliers surmontés d’une tour, protégés par des flèches enflammées par des peaux de bêtes humidifiées.

Quand les Assyriens furent parvenus à entrer dans la ville, ils massacrèrent une partie de la population, les hommes furent empalés sur des pieux. Les femmes et les enfants furent déportés.

La violence est poussée à son extrême, la puissance des Assyriens est magnifiée.

Mais l’orgueil de l’Assyrien va se retourner contre lui.

 

 

 



Le texte biblique

Malheureux ! Assour, l’instrument de ma colère, le bâton de mon courroux.

Je l’envoie contre une nation impie, je lui donne mission contre un peuple qui excite ma fureur, pour le mettre au pillage et emporter le butin, pour le piétiner comme la boue des chemins.

Mais Assour ne l’entend pas ainsi, ce n’est pas du tout ce qu’il pense : ce qu’il veut, c’est détruire, exterminer quantité de nations.

Car le roi d’Assour a dit : « C’est par la vigueur de ma main que j’ai agi, et par ma sagesse, car j’ai l’intelligence. J’ai déplacé les frontières des peuples, j’ai pillé leurs réserves ; fort entre les forts, j’ai détrôné des puissants.

J’ai mis la main sur les richesses des peuples, comme sur un nid. Comme on ramasse des œufs abandonnés, j’ai ramassé toute la terre, et il n’y a pas eu un battement d’aile, pas un bec ouvert, pas un cri. »

Mais le ciseau se glorifie-t-il aux dépens de celui qui s’en sert pour tailler ? La scie va-t-elle s’enfler d’orgueil aux dépens de celui qui la tient ? Comme si le bâton faisait mouvoir la main qui le brandit, comme si c’était le bois qui brandissait l’homme !

C’est pourquoi le Seigneur Dieu de l’univers fera dépérir les soldats bien nourris du roi d’Assour, et au lieu de sa gloire s’allumera un brasier, le brasier d’un incendie.

Is 10,5-7.13-16



Commentaires

Cet oracle est à dater d’après 717, au moment de la prise de Karkemish (ville située à la frontière de la Turquie et la Syrie actuelle) par Sargon II, roi d’Assyrie, ou plus tard vers 705 au moment où son successeur Sennacherib menace Jérusalem.

Le prophète comprend la victoire des Assyriens au 8e siècle comme la manifestation de la colère de Dieu qui laisse à l’envahisseur le champ libre. 
Mais l’orgueil du roi d’Assyrie va se retourner contre lui. Il s’est pris pour un conquérant tout puissant, alors qu’il n’était qu’un outil entre les mains de Dieu, -le bâton de sa colère, lui même soumis à la volonté de Dieu. L’Assyrien sera châtié pour s’être glorifié sans mesure à l’encontre des Royaumes d’Israël et de Juda, sans reconnaître qu’il n’était qu’un instrument entre les mains de Dieu, le seul maître de l’histoire.

Dieu avait mandaté l’Assyrien pour rappeler à l’ordre son peuple égaré. Mais l’Assyrien a laissé libre cours à l’ardeur de sa violence et de ses pillages jusqu’à écraser Israël et menacer gravement Juda. Il supprime les « frontières des peuples », c’est à dire qu’il les soumet à son pouvoir, et procède à des déportations massives, ce qui constitue une violence de l’ordre divin du monde.

Il met la main sur les richesses de son ennemi, le roi de Juda qui, dans les annales de Sennacherib, est comparé à un oiseau en cage.

C’est pourquoi Dieu va le châtier, à son tour.

Isaïe utilise quelques dictions populaires évoquant des outils d’artisans (ciseau, scie, bâton), pour souligner la stupidité de l’outil qui veut toiser son maître. Que seraient le ciseau ou la scie sans l’artisan ? Ou le bâton sans celui qui le brandit ? Les Assyriens ne sont que les instruments entre les mains de Dieu.

 

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